etoient entres et avalez (descendus) entre eux, et les occioient (tuoient) sans
merci, a volonte. Auouns chevaliers et
ecuyers
et autres gens, qui savoient le chemin vers le chattel, se
traoient (rendoient) cette part; et tons les recueilloit Eobert de
Warignies,1 car le chattel est durement grand et
plentureux.
Ceux furent a sauvete qui la puient venir. Les Anglois,
gensd'armes
et archers qui enchassoient les fuyants, faisoient grand occision; car ils ne prenoient nulli
(personne) a merci. Dont
il avint que le Connetable de France et le Comte de Tancarville,
qui etoient months en cette porte au pied du pont a sauvete,
regardoient an long et a mont (en haut) la rue, et veoient (voyoient) si grand
pestillence et tribulation que grand' hideur (terreur) etoit a considerer et imaginer; si se douterent
(craignirent)
d'eux memes qu'ils ne cheissent (tombassent) en ce
parti e't entre mains d'archers qni point ne les connussent.
Ainsi qu'ils regardoient a, val (en bas) en grand' doute (crainte)
ces gens tuer, ils apergurent un gentil chevalier Anglois qui
n'avoit qu'un o ceil, que on appeloit messire Thomas Holland,
et cinq ou six bons chevaliers avec lui; lequel messire Thomas
ils aviserent, car ils s'etoient antrefois vus et compagnes (tenus
compagnie) l'un l'autre en Grenade et en Prusse
et en autres voyages, ainsi que les chevaliers se trouvent.
Si furent tous reconfortes quand ils le virent. Si l'appelerent
en passant et lui dirent: ' Messire Thomas, parlez a, nous.'
Quand le chevalier se ouit nommer il s'arreta tout coi, et demanda,
'Qui etes vous, seigneurs, qui me connoissez?' Les
dessus seigneurs se nommerent et dirent, ' Nous sommes tels,
venez parler a nous en cette poste, et nous prenez prisonniers.'
Quand le dit messire Thomas ouit cette parole, il fut tout joyeux,
tant pour ce qu'il les pouvoit sauver, comme pour ce qu'il
avoit en eux prenant, une belle journee, et une belle aventure
de bons prisonniers pour avoir cent mille moutons.2 Si
se
1 He was Governor
of the Castle. The reading in Johnes is " Robert
de Blargny."
2 Pieces of money so called from their being stamped
with a representation
of the Holy Lamb.
Our chronicler afterwards tells us that the King purchased the two
Counts from Sir Thomas Holland for twenty thousand nobles.
Hollingshed,
however, states that the Earl of Tancarville was taken by "
one surnamed Legh, ancestor to Sir Peter Legh now living," and that the
King reoompensed him by a grant of a " lordship in the county of
Chester,
called Hanley, which the said Sir Peter Legh doth now
possess." |